Atelier : carnet de voyage, ou une autre manière de faire couler de l'encre

La bibliothèque municipale avait organisé un atelier intitulé "carnet de voyage". J'étais miraculeusement disponible ce jour-là, je me suis donc empressée de m'inscrire !

Le jour dit, je me présente avec quelques photos d'un voyage à Londres fait il y a quelques années et pour lequel je n'avais pas encore constitué d'album. A moi je scrapbooking et la rédaction de petits commentaires évocateurs !

Nous sommes une dizaine de participants de tous âges et nous nous installons autour d'une grande table autour de Véronique Vernette, qui a publié des livres pour enfants sur le thème de l'Afrique, un continent dont elle est tombée amoureuse et qu'elle écume régulièrement. A ma grande surprise, elle sort des encres des trois couleurs primaires, des plumes et des pinceaux. Je comprends alors que le carnet de voyage que nous sommes invités à commencer est un carnet de dessins !

La consigne reste ouverte : on peut écrire, coller, dessiner... Le but est de partir dans un voyage issu de nos souvenirs ou de notre imaginaire. Elle nous a distribué un beau carnet en feuille à dessin dont la blancheur ne demande qu'à se colorer... Nous avons une illustratrice de talent pour nous guider, je me décide donc à dépasser ma timidité et à attraper les pinceaux. Par où commencer ? Je colle une photo au milieu d'une page, et j'essaye de compléter à l'encre le paysage autour.

Là, le temps se supend et la grande aiguille de l'horloge fait un tour sans que je m'en apercoive. Quand je m'arrête, je suis plutôt satisfaite et étrangement fatiguée. Je prends une pause pendant laquelle je regarde les productions des autres participants : une dame a astucieusement collé des morceaux de sacs plastiques chinois représentant la Grande Muraille et ornés d'idéogrammes ; ma voisine de gauche a fait tout un paysage à l'encre, celle de droite dessine au crayon avant de mettre de la couleur, sa fille découpe des tissus africains pour en faire les pétales d'une fleur...

Je reprends mes pinceaux pour me lancer dans une vue de la Tamise. J'essaye de faire de mon incompétence en dessin une contrainte de créativité. Je commence par tracer les grandes lignes d'après la perspective d'une photographie, je dilue l'encre bleue et verte avec du brun et je superpose les couches pour représenter le fleuve, je reprends les motifs de trèfles du pont de Westminster, je fais comme je peux la grande roue du London Eye, je complète la rive avec un quai gris clair où je parsème des silhouettes brunes faites d'un coup de pinceau fin, je figure la ville que je suis incapable de dessiner par un morceau de plan collé parallèlement au quai, j'ajoute des morceaux de photo pour compléter le tout...

Je repars avec une folle envie de continuer à m'amuser avec des pinceaux au gré de mes souvenirs et de découper mes photos pour personnaliser mes albums. J'adore ce genre de situation où j'ai l'occasion de m'essayer à quelque chose de nouveau et d'apprendre en expérimentant !